Les premières théories
Fluide unique ou deux fluides ?
Pour Franklin, la matière électrique est consistée de particules extrêmement subtiles, puisqu’elle peut pénétrer la matière ordinaire et même les métaux les plus denses.
Les premières mesures sont dues à Henry Cavendish (1731-1810), en Angleterre, et à Charles Augustin Coulomb (1736-1806), en France. Ces deux savants avaient cependant des idées différentes. Cavendish envisageait la théorie du fluide unique, Coulomb celle des deux fluides. Cavendish imaginait un fluide élastique. Les deux expérimentateurs montrent que le fluide électrique renfermé dans un corps se porte toujours à sa surface.
La notion de capacité d’un conducteur est due à Cavendish, il se distingue dans ces recherches par la notion de degré d’électrification (le potentiel). Il donne aussi un sens précis à l’expression «électrisé positivement et négativement». Coulomb, démontre de son côté, par des mesures effectuées à l’aide de la balance de torsion, la force (attractive ou répulsive) qui s’exerce entre deux corps électrisés varie en raison inverse du carré de leur distance. À ce moment se dégagent donc des lois précises, dues non seulement aux expériences, mais aussi à la mesure des phénomènes. Il établit que le champ magnétique terrestre est uniforme et introduit une théorie moléculaire du magnétisme.
La découverte de la pile d’Alessandro Volta (1745-1827) dépassa les idées de Galvani, il remarqua, à la suite d’expériences faites par Sulzer en Suisse, si l’on place la langue entre deux rondelles constituées par deux métaux différents reliés par un fil conducteur, on éprouve une sensation acide ou alcaline suivant l’ordre dans lequel sont placés les deux métaux. Ces expériences le conduisent à une classification des métaux du point de vue électrique, et il invente vers 1800 un appareil entièrement nouveau, une pile composée de disques de zinc et de cuivre, chaque couple métallique étant séparé du suivant par un carton humide. L’action de cet appareil était celle d’une grande batterie de condensateurs, mais il possédait l’immense avantage de se recharger instantanément. On pouvait ainsi produire à volonté des courants électriques. La découverte de la pile électrique fut une véritable révolution dans ce domaine de la physique. L’électricité, jusque-là statique, devient dynamique. Les phénomènes électriques ne seront plus des curiosités, comme du temps de l’abbé Jean Antoine Nollet (1700-1770), ou des amusements de société; ils vont prendre place dans les laboratoires des savants. Des recherches fondamentales vont pouvoir se développer, puisque chacun pourra produire des courants pendant de longues durées. Les applications seront de plus en plus nombreuses, la voie étant ouverte pour utiliser l’électricité à créer du travail, de la chaleur, de la lumière.
Grâce à l’invention de Volta, la chimie progresse.