Une pile antique
L’énergie en bouteille L’accumulation d’électricité dans un objet de volume réduit est peut-être beaucoup plus ancienne qu’on l'a cru. Une pile antique Ce point semblerait donc réglé et sans mystère, ce n’était qu’en 1957, qu’on examina un objet qui se trouve actuellement au musée archéologique de Bagdad, en Irak, et dont le dessin est reproduit voir ci-dessus. Remontant à 250-224 av. J.-C., c’est à dire à l’époque de l’occupation de la région de Bagdad, par les Parthes, cet artefact de la dimension d’une lampe de poche courante ne semblait pas pouvoir être autre chose qu’une pile électrique. N’y manque que le fil conducteur, allant du cylindre de cuivre à l’extérieur, et qui s’est peut-être désagrégé au cours des siècles.
L’objet semble parfaitement authentique, en dépit de la déroutante singularité que constitue une batterie fer-cuivre du IIIe siècle avant notre ère. Identifiée par l’archéologue allemand Wilhelm König en 1957, la pile a été mise à l’essai par l’Américain Wilard F.M. Gray, du Général Labotory, qui recherchait le type d’électrolyte choisi pou son fonctionnement d’une telle pile ; il en expérimenta plusieurs, jusqu’à ce qu’il tombât sur le sulfate de cuivre. Mais Gray estima que l’acide acétique ou l’acide citrique, dont on disposait aisément à cette époque, aurait aussi pu constituer un excellent électrolytique. En tout cas une fois l’électrolyte ajouté à la pile ou plutôt un modèle reconstitué exactement d’après elle a parfaitement fonctionné. On peut, en premier lieu, s’interroger sur l’usage que les Parthes pouvaient en faire d’une pile électrique. Étant donné qu’ils n’avaient pas de lampes, ce ne pouvait être qu’un usage restreint. Celui qui a été retenu comme le plus vraisemblable est l’électrolyse, à des fins d’argenterie, par exemple. Il est en effet connu que de nombreux bijoux antiques ne sont pas en argent ou en or massif, mais recouverts seulement de feuilles de métal précieux, extrêmement fines. Dans de nombreux cas, il a été établi que la finesse de la couche de métal précieux a été obtenue par martelage sur l’objet lui-même réalisé, par exemple, en cuivre ou en bronze. On chauffait ensuite l’objet, de manière à obtenir une parfaite adhérence du métal précieux. Mais il possible que dans certains cas, l’argenture ait été obtenue par électrolyse. Il ne faut pas oublier, à ce propos, que, dès le IIIe millénaire avant notre ère, les artisans joailliers de très nombreuses civilisations antiques avaient un perfectionnement qui a beaucoup surpris historiens et archéologues.
C’est ainsi que la soudure était pratiquée couramment dès le IIIe millénaire et qu’au Mexique, les joailliers utilisaient des bains chimiques complexes pour débarrasser les alliages or-cuivre des teneurs en cuivre des surfaces.
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L'objet antique dont voici le schéma et qui se trouve au musée archéologique de Bagdad ne saurait avoir d'autre identification logique que celle de la pille électrique. Il reste toutefois singulier que l'on n'ait pas retrouvé d'autre exemplaire de cet objet, qui put servi, peut-être, à la dorure par électrolyse.