Schéma de régime de neutre mi TNS mi TT

[Invité]

Bonjour,

Ceci est une question pour les experts de régimes de neutre.
Je recherche des informations sur un régime de neutre avec insertion de résistance en basse tension.
Voici le description;
Transformateur HT/BT, triangle/étoile, insertion d'une résistance entre le point neutre et la terre avec limitation de 100A
Ce régime de neutre se rencontre en export.
J'aurais voulu savoir,si des différentiels sont obligatoires, si un PE est obligatoire, pbs de surtension?, comment calculer les sélectivités?

Merci

cdlt

[Candela]

Bonjour,
Je ne comprends pas bien votre titre; en effet ce n'est pas cette résistance qui fait la différence entre TT et TNS!
EDIT: Remarques à revoir: je suis parti sur un PE "StyleTN" connecté en amont de la résistance.
En TT, cela revient tout simplement à augmenter la valeur de la résistance de la prise de terre du neutre. La conséquence sera seulement d'obliger à abaisser la sensibilité des différents crans de sensibilité des DDR, comme si la prise de terre était de moins bonne qualité.
Ne pas oublier que si les masses sont interconnectées, on se rapproche des conditions du TN : la boucle de défaut a tendance à suivre la voie directe du PE, et la résistance ne sert plus à grand chose.

Et si l'on est vraiment en TNS, tout est fait pour qu'elle ne serve plus à rien puisque la philosophie de ce régime est de tout faire pour qu'un défaut phase-terre (s'il arrive à se produire) se transforme en court-circuit. D'un côté on cherche à augmenter le courant de défaut, et de l'autre à le diminuer: pas très cohérent! La résistance agit sur If alors que Ik1 reste inchangé; le risque est simplement que l'on soit obligé d'ajouter une protection différentielle pour passer la condition If mini alors que ce ne serait peut-être pas nécessaire sans cette résistance.

En résumé, ce régime devrait se pratiquer en TT (sinon il est sans intérêt).
Les surtensions, la sélectivité se calculent de la façon classique en ajoutant la valeur de la résistance à celle de la terre du neutre.

Cordialement
PS ce régime prend tout son sens dans les réseaux HT où ni le neutre ni la terre ne sont distribués

[Invité]

Bonjoour,

Merci d'avoir passer un peu de etmsp sur ma question.

Voici ce que précise SCHNEIDER dans son CT 173 sur les particularités de ce régime de neutre:

En République Sud [STOP Arnaque], les installations électriques industrielles et tertiaires sont réalisées selon les normes CEI.
Les trois régimes du neutre sont utilisés, avec une prédominance du TN-S.
Pays minier, la RSA utilise dans les mines d’or,
par exemple, un SLT mi-TN-S, mi-TT (cf. fig. 18 ),
les protections mises en oeuvre étant des DDR.
Caractéristiques de ce SLT :
. le conducteur de protection est distribué,
. les masses des récepteurs sont reliées au PE
qui est mis à la terre au niveau du poste MT/BT,
. une résistance placée entre le neutre du
transformateur et la prise de terre limite le
courant de défaut d’isolement à moins de 20 A.
Ce schéma a des avantages et des
inconvénients :
c Avantages
. une tension de contact faible malgré l’emploi
d’une tension réseau 525/900 V,
. un courant de défaut faible, donc une forte
limitation des risques d’incendie et des
détériorations des récepteurs en défaut,
. une protection sélective par DDR avec
utilisation de la sélectivité chronométrique.
A noter que l’emploi de DDR est d'autant plus
intéressant que la topologie du réseau BT est en
perpétuelle évolution (impédance de boucle !).
Inconvénients
En cas de claquage HT/BT dans le
transformateur, il y a risque d’élévation du
potentiel des conducteurs actifs du réseau BT
par rapport à la terre et aux masses (IhMT . R) ;
un limiteur de surtension réduit ce risque. Par
ailleurs un relais différentiel placé sur le circuit
neutre/terre, provoque l’ouverture instantanée du
disjoncteur MT s’il détecte un courant de défaut
supérieur à 20 A.

v si la résistance est coupée, le SLT devient un
IT ; l’exploitation peut continuer mais il y a
ouverture d’un départ en cas de défaut double
par DDR,
v si la résistance est en court-circuit, le SLT
devient TN-S et le premier défaut d’isolement
provoque l’ouverture d'un disjoncteur BT, à
moins, bien sur, que le service électrique de
maintenance ait agi à temps.
Comparativement au schéma TT ou TN-S
classique, ce SLT est meilleur lorsque la tension
Uo est supérieure à 400 V (ce qui est le cas
dans les mines) car il limite la tension de contact.


Le but de ma question était de récolter d'autres données sur ce régime de neutre.

Merci

Cdlt

[Candela]

Bonjour,
J'étais parti sur une idée erronée, votre post n'étant pas très explicite sur ce point : je mettais le raccord du PE en amont de la résistance et non en aval comme sur le schéma.

Donc l'idée est de maîtriser If à une valeur moyenne permettant une détection aisée et des sélectivités simples, alors que le TNS aboutit à ce que If soit le plus proche possible de Ik1.
Ce schéma est à mon sens plus proche du TT en ce sens qu'il y a un net découplage entre courant de défaut et courant de court-circuit. Dans la très grande majorité des cas* le courant de défaut sera trop faible pour faire fonctionner les protections de surintensité et l'usage de DDR sera impératif.
Je pense que cette philosophie nécessite la distribution du PE, sinon on revient à un TT avec son If incertain.
La boucle de défaut étant alors constituée uniquement d'éléments galvaniques, le calcul de If est relativement fiable. Il est donc judicieux de privilégier la sélectivité ampèremétrique pour les derniers crans, afin de ne pas se retrouver avec des temps de coupure trop longs.

Cordialement


*dont celui de la RSA, avec une limitation à 20A. Avec une limitation à 500 A comme aux Etats-Unis, on peut envisager quelques protections de surintensité.