Bonjour,
CaptainElec a écrit :
En fait ce sont des classes de fonctionnement décrit par une norme ISO 8528-1...
Tout à fait, le problème est que cette norme comprend un bon nombre de services peu différents les uns des autres et que ce n'est pas très explicite. De plus, bon nombre de fabricants édictent leurs propres spécifications à partir de cette norme, ce qui ne facilite pas les choses. Un exemple
ICI où le fabricant associe à un régime PRP une capacité de surcharge de 10%, probablement limitée à un certain nombre d'heures.
Les anciens "services" ABCD du GCGE français étaient plus simples...
CaptainElec a écrit :
quelle sont les critéres qui nous disent que le groupe sera COP, ou PRP ou LTP?
Un Diesel est une machine thermique comprenant des pièces de frottement soumises à de hautes températures. Plus on lui demande de puissance, plus il risque de casser et plus il s'use vite. Il faut aussi tenir compte de l'état thermique : une machine tournant à régime modéré supportera une pointe plus longue ou plus importante que si elle passe en surpuissance alors qu'elle tournait à sa puissance maxi depuis de longues heures.
Face à celà, le client veut des kW, et il a souvent bien du mal à savoir combien et pendant combien de temps; ce qu'il veut, c'est "ouvrir le robinet" et ne se soucier de rien.
Les services ISO ont pour but de permettre un dialogue un peu plus constructif entre le client et le vendeur.
Bien souvent, c'est le même groupe qui est proposé dans les différents services, parfois l'alternateur seul est remplacé (il a des modalités de surcharges et d'échauffement différentes).
Un groupe 1000kVA COP est destiné à la production, à charge constante, avec une durée de vie importante. Il travaille dur, mais dans de très bonnes conditions : ni surcharges, ni sous-charges, ni chocs thermiques. C'est ce qui explique sa grande longévité malgré une charge importante.
Le même groupe PRP travaille à charge variable, on pourrait penser qu'il fatiguera moins... En fait, il subira de nombreux a-coups de puissance, peut-être des sous-charges et travaillera dans de moins bonnes conditions. Ceci compensant cela, sa durée de vie sera peut -être à peu près identique. Le constructeur donnera peut-être la possibilité de surcharger de 10 % 1 h toutes les 12h, et limitera son service à 4000h/an, voire moins pour tenir compte de ce sucroît de travail.
Le même groupe pourra être donné pour 1100 kVA en LTP. Vous me direz que c'est la même chose que le précédent avec sa surcharge? Presque, mais son usage "secours" fera qu'il sera, cette fois, soumis à de nombreux démarrages à froid (s'il permet de "tirer" rapidement la charge, le préchauffage n'élimine pas complètement le supplément d'usure), essais, et aux mêmes a coups et variations que le PRP. Il sera cette fois limité à 500h/an, et il faudra s'assurer qu'il travaille bien à charge variable, et pas trop souvent à 1100 kVA.
Et si le service est "ESP", il se peut qu'on le pousse à 1150 , voire 1200 KVA, mais en limitant strictement la durée de pleine charge comme la durée d'utilisation (200h/an).
Comment comprendre ces limites? Il s'agit d'un guide, il n'y a généralement pas de "mouchard"* . Si le groupe ESP a tourné 600 h dans l'année, cela ne le fera pas exploser, mais en cas de pépin, le constructeur pourra éventuellement refuser la garantie, et sa durée de vie sera bien , en années, environ trois fois moindre.
Bien entendu, le constructeur du "groupe", s'il n'est pas le constructeur du moteur, tient compte des prescriptions de ce dernier.
Ces différents "services" correspondent assez bien aux différents usages rencontrés en clientèle. Ils permettent des comparaisons faciles lors des appels d'offres.
Cordialement
* au sens d'un appareil qui cumulerait la "charge d'usure" en mesurant par exemple le temps x le carré de la charge, comme l'I²t des électriciens