Intéressant ce fil... car ça fait quelques années que j'utilise des alternateurs de récupérations pour produire de l'énergie, en général en 12 et en 24 volts courant continu, principalement à bord de bateaux de plaisance et parfois pour des maisons isolées.
Un point important est celui soulevé par "Candela" : le rendement lamentable de ces machines qui est au mieux de 50% ! Un fournisseur d'alternateurs d'origine US (Leece Neville, Motorola ou Prestolite pour les plus connus) annonce qu'il faut 1 CV par tranche de 20 A pour entrainer un alternateur de 12 volts... soit 5 CV pour un alternateur de 100 A ! Aucun doute : j'ai vérifié au banc...
Pour la production d"énergie par des alternateurs à bord d'un bateau, il y a trois possibilités :
- L'alternateur entrainé par le moteur... pas de problèmes si celui-ci est assez puissant, et du coup personne ne se préoccupe du rendement.
- L'alternateur dit "de traine" : on entraine l'alternateur en navigation moteur à l'arrêt par la ligne d'arbre, au bout de laquelle il y a l'hélice prévue par la propulsion et là on se heurte à quelques problèmes :
-- Le rendement n'est pas très bon car l'hélice est optimisée pour la propulsion et non pas pour de la production...
-- En moyenne pour un bateau "standard" on aura une vitesse de rotation de l'arbre d'environ 500 t/m à la vitesse de carène...
-- En moyenne on installe une démultiplication par poulies de 1/4...
-- On modifie le bobinage du stator pour passer d'une vitesse d'amorçage d'origine de 1000 t/m à 250 t/m, mais au détriment de la puissance : partant d'un alternateur de 100 A on pourra espérer 25 A... ce qui n'est pas mal !
- La troisième possibilité est en effet l'éolienne, mais c'est la solution la plus compliquée :
-- On ne peut pas réguler une petite éolienne de moins d'un KW à pales fixes en jouant sur l'excitation, car ce type de machine doit avoir une charge fixe pour ne pas s'emballer et ainsi satelliser ses éléments !
-- C'est pour cette raison que les "petites" éoliennes à courant continu sont toujours régulées par un régulateur "shunt", vulgairement appelé "poubelle à watts", qui va dissiper le surplus d'énergie dans des résistances, le but étant de garder une charge fixe à l'éolienne pour garder une vitesse raisonnable et non-destructive...
-- Du coup, les alternateurs à excitation régulée n'ont pas le moindre intérêt et tous les fabricants sans exception utilisent de préférence des alternateurs à aimants permanent au rendement significativement meilleur !
Un dernier problème non négligeable pour utiliser un alternateur d'origine automobile outre les problèmes électriques est la conception mécanique : les roulements ne sont absolument pas conçus pour absorber les efforts générés par une hélice d'éolienne...
