Hécatombe à la ferme
Posté : mer. 26 mars 2008 22:03
L’événement s’est produit il y a presque 10 ans, il m’a suffisamment marqué pour que je l’ai gardé en mémoire, j'ai pu constater moi même les conséquences de l’accident. Je vous décris tout d’abord les lieux et les circonstances : Il s’agit d’une ferme composée de 3 bâtiments, la maison d’habitation, les dépendances pour stokage de matériel, l’étable.
Les 3 bâtiments sont séparés de 20 à 30 mètres. Le bâtiment de sotckage de matériel ne possède pas d'installation électrique. Le propriétaire procède à l'agrandissement de l’habitation pour créer un gîte. L’accident se produit alors que l’artisan électricien et son ouvrier viennent de procéder à la première mise en service des convecteurs de chauffage dans le gîte. C’était leurs travaux de l'après midi, rien de particulier n’attire leur attention et pourtant un accident est entrain de se produire.
Quelle est la nature de l’accident ? Dix neuf vaches laitières qui étaient dans l’étable sont mortes électrocutées !. L’éleveur découvre la scène en pénétrant dans l’étable pour effectuer la traite. Trois autres vaches qui se trouvaient dans l’étable vont survivre difficilement après coupure du disjoncteur général EDF qui alimente la ferme. Ces 3 vaches étaient situées sur un sol plus sec. On peut comprendre qu'après l'accident personne ne veut prendre la responsabilité d’enclencher à nouveau le disjoncteur général. La mort rode partout.
Comment ? Pourquoi ? Constats :
Les vaches sont attachées individuellement par des chaînes. Il existe une liaison de fait entre les 24 chaînes d’attache, les tubes galvanisés qui matérialisent l’emplacement de chaque bête, la conduite d’eau en acier qui alimente les abreuvoirs individuels. Tous ces éléments métalliques sont mécaniquement assemblés, scellés au sol et au mur. Un électrificateur de clôture de classe I disposé contre le mur est branché à une prise de courant et suspendu par un fil de fer au tube galvanisé en contact avec les vaches. L'appareil est en position Arrêt. La conduite d’alimentation d’eau qui relie l’habitation à l’étable est en polyétylène sur la partie enterrée. Le seul dispositif différentiel de l’installation est celui du disjoncteur de branchement EDF. Il est avéré que ce dispositif différentiel ne déclenche pas avec un courant de défaut même supérieur à sa sensibilité.La prise de terre de l’habitation mesurée seule a une valeur inférieure à celle maximale autorisée pour la sensibilité du dispositif différentiel installé. Les masses de l'installation de l'étable sont reliées à la prise de terre de l'habitation. Il n'a pas été constitué de prise de terre locale à l'étable. La résistance d'isolement global mesurée est correcte. L'électrificateur de clôture ne présente pas d'anomalie, la prise de courant sur laquelle il est branché assure la continuité de terre.Il n’y a aucune liaison équipotentielle réalisée intentionnellement.
Les connexions qui ont été réalisées par l’électricien dans le gîte et au tableau général où l’on pourrait déceler une des causes possible de l’accident sont en majorité décâblées au moment de ma visite. L’électricien a procédé immédiatement après l’accident à une recherche de défaut. Les connexions encore effectuées ne font l’objet d’aucune remarque, pas plus que les convecteurs qui sont neufs et de classe II.
Pour les raisons de démontages effectués comme indiqué ci dessus, les circonstances de l’accident n’ont pu être établies de façon précise et incontestable.Tout porte à croire qu'une liaison s'est créée entre une des trois phases de l'installation et le circuit de terre sans qu'il soit possible de certifier en tout cas de démontrer qu'elle était le fait d'un action de l'électricien qui dit n'avoir constaté aucune erreur dans son câblage. La déficience du dispositif différentiel général a été le deuxième élément qui a provoqué la mort.
Avant remise sous tension de l’installation : le disjoncteur différentiel défectueux a été remplacé, une prise de terre a été réalisée à l'étable, une liaison équipotentielle a été réalisée dans chacun des 2 bâtiments et les 2 prises de terre on été interconnectées, l'électrificateur de clôture a été désolidarisé des tubes métalliques en contact avec les vaches, les travaux d’installation de chauffage électrique ont été terminés, l’installation a été examinée avec minutie puis remise en service sans qu'un problème particulier soit constaté.
Le fait qu’il ne s’agisse pas de vies humaines et qu’aucune plainte n’ait été déposée a permis de ne déplorer aucune condamnation civile ou pénale. Les assurances des deux parties se sont partagé le dédommagement.
J'apprendrais plus tard que les 3 vaches survivantes ont été abattues, les séquelles ne leur permettaient plus de produire du lait.
Les 3 bâtiments sont séparés de 20 à 30 mètres. Le bâtiment de sotckage de matériel ne possède pas d'installation électrique. Le propriétaire procède à l'agrandissement de l’habitation pour créer un gîte. L’accident se produit alors que l’artisan électricien et son ouvrier viennent de procéder à la première mise en service des convecteurs de chauffage dans le gîte. C’était leurs travaux de l'après midi, rien de particulier n’attire leur attention et pourtant un accident est entrain de se produire.
Quelle est la nature de l’accident ? Dix neuf vaches laitières qui étaient dans l’étable sont mortes électrocutées !. L’éleveur découvre la scène en pénétrant dans l’étable pour effectuer la traite. Trois autres vaches qui se trouvaient dans l’étable vont survivre difficilement après coupure du disjoncteur général EDF qui alimente la ferme. Ces 3 vaches étaient situées sur un sol plus sec. On peut comprendre qu'après l'accident personne ne veut prendre la responsabilité d’enclencher à nouveau le disjoncteur général. La mort rode partout.
Comment ? Pourquoi ? Constats :
Les vaches sont attachées individuellement par des chaînes. Il existe une liaison de fait entre les 24 chaînes d’attache, les tubes galvanisés qui matérialisent l’emplacement de chaque bête, la conduite d’eau en acier qui alimente les abreuvoirs individuels. Tous ces éléments métalliques sont mécaniquement assemblés, scellés au sol et au mur. Un électrificateur de clôture de classe I disposé contre le mur est branché à une prise de courant et suspendu par un fil de fer au tube galvanisé en contact avec les vaches. L'appareil est en position Arrêt. La conduite d’alimentation d’eau qui relie l’habitation à l’étable est en polyétylène sur la partie enterrée. Le seul dispositif différentiel de l’installation est celui du disjoncteur de branchement EDF. Il est avéré que ce dispositif différentiel ne déclenche pas avec un courant de défaut même supérieur à sa sensibilité.La prise de terre de l’habitation mesurée seule a une valeur inférieure à celle maximale autorisée pour la sensibilité du dispositif différentiel installé. Les masses de l'installation de l'étable sont reliées à la prise de terre de l'habitation. Il n'a pas été constitué de prise de terre locale à l'étable. La résistance d'isolement global mesurée est correcte. L'électrificateur de clôture ne présente pas d'anomalie, la prise de courant sur laquelle il est branché assure la continuité de terre.Il n’y a aucune liaison équipotentielle réalisée intentionnellement.
Les connexions qui ont été réalisées par l’électricien dans le gîte et au tableau général où l’on pourrait déceler une des causes possible de l’accident sont en majorité décâblées au moment de ma visite. L’électricien a procédé immédiatement après l’accident à une recherche de défaut. Les connexions encore effectuées ne font l’objet d’aucune remarque, pas plus que les convecteurs qui sont neufs et de classe II.
Pour les raisons de démontages effectués comme indiqué ci dessus, les circonstances de l’accident n’ont pu être établies de façon précise et incontestable.Tout porte à croire qu'une liaison s'est créée entre une des trois phases de l'installation et le circuit de terre sans qu'il soit possible de certifier en tout cas de démontrer qu'elle était le fait d'un action de l'électricien qui dit n'avoir constaté aucune erreur dans son câblage. La déficience du dispositif différentiel général a été le deuxième élément qui a provoqué la mort.
Avant remise sous tension de l’installation : le disjoncteur différentiel défectueux a été remplacé, une prise de terre a été réalisée à l'étable, une liaison équipotentielle a été réalisée dans chacun des 2 bâtiments et les 2 prises de terre on été interconnectées, l'électrificateur de clôture a été désolidarisé des tubes métalliques en contact avec les vaches, les travaux d’installation de chauffage électrique ont été terminés, l’installation a été examinée avec minutie puis remise en service sans qu'un problème particulier soit constaté.
Le fait qu’il ne s’agisse pas de vies humaines et qu’aucune plainte n’ait été déposée a permis de ne déplorer aucune condamnation civile ou pénale. Les assurances des deux parties se sont partagé le dédommagement.
J'apprendrais plus tard que les 3 vaches survivantes ont été abattues, les séquelles ne leur permettaient plus de produire du lait.