Bonjour,
veni-vidi-vici a écrit :
je voudrais savoir les meilleurs façons de commander en moyennes tensions, l'automate que je peux utiliser et tout ce qui va avec
En courants forts, MT ou BT, pas de problème pour vous informer. En automates j'ai des connaissances(j'en ai vendu), mais elles n'ont pas été "rafraîchies" depuis au moins 15 ans. Donc pour les marques et modèles je ne suis plus dans le coup!
Pour la commande, la question capitale est : quelle endurance me faut-il? En effet, la solution la moins coûteuse est de motoriser les appareils existants ou (pour une installation neuve) ceux dont on a besoin pour l'installation "normale".
En BT, ce seront très généralement des disjoncteurs qui seront équipés selon trois principes :
1- moteur de réarmé, enclenchement et déclenchement par bobine. C'est plutôt le schéma des gros appareils, avec l'avantage d'une réserve d'énergie accumulée dans des ressorts, donc des manoeuvres rapides
2- moteur assurant simultanément l'enclenchement et l'armement du ressort de déclenchement. Déclenchement par bobine; C'est le schéma d'appareils moyens et petits
3-moteur assurant directement les deux manoeuvres, sans réserve d'énergie. Variante pour les petits calibres : un éléctroaimant manoeuvre directement la manette.
Il faut faire très attention aux tensions de commande. Il est usuel d'utiliser du 24 ou du 48 VCC ou du 230 VCA. Ne mettre sur batterie que ce qui est indispensable. Par exemple, les moteurs de réarmé consomment souvent 10 à 20 fois plus que les bobines, avec souvent un courant de démarrage bien plus important . Evitez donc d'avoir 25 moteurs 24 VCC démarrant simultanément, il faudra échelonner les manoeuvres, grossir la batterie, passer en 48 VCC, passer en 230VCA, utiliser l'onduleur des services généraux etc (à choisir et combiner si nécessaire selon les besoins et les possibilités). Se souvenir que les batteries 48V sont bien plus "robustes" que les 24, qu'il vaut mieux un gros chargeur-batteries que plusieurs petits etc
Deuxième principe : tout ce qui est "motorisé" a une durée de vie limitée à 1000, parfois 2000, plus rarement 5000 manoeuvres pour les plus gros appareils. Il faut relever ces caractéristiques sur les docs ou auprès des constructeurs. Si ces endurances ne conviennent pas, il faut passer au contacteur, qui a généralement une durée de vie de 100 000 à 1 000 000 de maneuvres, mais qui sera souvent un appareil supplémentaire avec une bobine sous tension en permanence.
Ces notions de manoeuvres peuvent paraître inutiles et c'est souvent vrai pour l'inter qui couple les 2 jeux de barres en MT (les pannes n'étant pas si fréquentes), mais pour les disjoncteurs fonctionnant en délestage/relestage c'est souvent vite atteint. On peut éviter que ce soient toujours les mêmes appareils qui fonctionnent en prévoyant un "parcours cyclique" : on releste l'appareil qui
suit sur la liste le dernier enclenché, mais on déleste
le premier enclenché parmi ceux en service. Voir si les utilisateurs peuvent l'accepter...
En MT, on retrouve ces types(1 et 2 surtout) avec des limites de 1000 manoeuvres sur les interrupteurs, qui sont néanmoins très fiables. Les disjoncteurs sont plus généralement à 2500 ou 5000 manoeuvres pour la commande(type 1 exclusivement), et 10000 pour les pôles. La solution contacteur est souvent très onéreuse et il faut y ajouter un interrupteur pour le sectionnement et des fusibles pour le pouvoir de coupure. Ils se manoeuvrent par bobines, qui peuvent avoir un "accrochage" qui permet de ne pas les laisser sous tension.
L'automate doit être choisi en fonction du nombre d'E/S, de la possibilité de faire du traitement sur nombres et donc de pouvoir acquérir des mesures analogiques et les convertir. Ce ne sera donc pas un appareil basique.
Il faut prêter une grande attention à l'aptitude des contacts à commander des bobines ou des moteurs, et il faut souvent relayer. Les contacts des automates n'aiment ni les forts courants, ni les circuits selfiques, ni les fortes tension, surtout si elles sont continues (vous noterez que je n'ai pas cité le 110, le 125 et le 220 VCC qui sont devenus rares).
Voilà quelques conseils qui me viennent à l'esprit, j'ai surtout essayé de vous montrer les point clés et les pièges à éviter.
Bon courage
PS un dernier point : dans tout ce qui réarme automatiquement, vérifiez bien qu'en cas de défaut le réarmement soit bloqué ou "intrinsèquement impossible"(par exemple les fusibles ont fondu). J'ai vu un disjoncteur 20kV qui avait réarmé 384 fois sur défaut! pas beau à voir et zéro pointé au programmeur...