Bonjour,
MicheldOc a écrit :
Vous aurez compris que je soupçonne ces nuisances répétitives d'être à l'origine de la panne de notre appareil ménager, et souligne que l'installation électrique du logement que nous occupons, ne permet visiblement pas une protection efficace car le disjoncteur principal ainsi que les disjoncteurs thermiques du tableau de répartition ne se déclenchent pas, alors qu'ils devraient, logiquement.
En outre je constate une tension électrique sur le neutre, ce qui également ne me paraît pas normal.
A ce rythme là, si tel est lié l'effet à la cause de chute de branches sur la ligne, nous prenons le risque d'exposer nos autres appareils ménagers à de sérieux problèmes.
Vous avez entièrement raison, ce que vous ont confirmé les précédents contributeurs. Je vais vous donner un exemple très(trop car assez limite...) simple :
Sur une phase vous avez 3000 watts de charge
Sur la deuxième, 100 watts, mais un appareil sensible comme un PC
Sur la troisième, rien
Si le neutre est rompu, vous mettez en série l'ensemble des appareils alimentés entre deux phases, donc sous 400v
Les 3000 watts représentent une impédance de 17,6
![symb04 [z_homs]](./images/smilies/z_homs.gif)
, les 100 watts 529
Selon la loi d'Ohm, l'appareil 100 W aura à ses bornes une tension de 400 x 529/(529 + 17,6) = 387volts, et l'autre le reste soit 13 v. L'appareil 100 W risque de ne pas apprécier.
Dans une installation réelle avec trois phases plus ou moins chargées, les choses seront probablement moins tranchées, mais le principe reste le même : la phase la moins chargée subira une surtension, la plus chargée une sous-tension (qui peut également faire griller certains appareils comme des moteurs asynchrones).
Il est normal que les disjoncteurs ne réagissent pas, car ils sont sensibles aux surintensités, et non aux surtensions. A la rigueur ils pourraient déclencher dans le cas d'un moteur asynchrone, mais pas instantanément;ils ne protégeraient donc que ledit moteur.
MicheldOc a écrit :
En outre je constate une tension électrique sur le neutre, ce qui également ne me paraît pas normal.
Lorsque le neutre réseau est coupé en amont, il est parfaitement normal d'avoir une tension sur le neutre de votre réseau interne.
MicheldOc a écrit :
Ma question est la suivante :
Pensez-vous que la rupture d'un câble neutre aérien puisse générer des surtensions et provoquer ainsi des dommages aux appareils ménagers ?
Si oui, comment le prouver ?
Si vous avez une assurance "défense et recours", et encore mieux "dommages électriques", votre assureur assurera toutes les procédures et prendra les frais en charge. Contactez-le pour savoir si vous êtes couvert.
Par ailleurs, leurs services juridiques pourront vous conseiller sur les démarches.
Vous devez faire comprendre, preuves à l'appui, que vous êtes déterminé à aller en justice et que vous avez de bons arguments; cependant je vous conseille de tout faire pour ne pas en arriver là.
Si votre assureur ne vous aide pas, la preuve sera apportée par un expert inscrit sur une liste établie par la Cour d'Appel dans la spécialité concernée, en principe C1.7 (électricité bâtiment) ou E 2.1 (Electricité industrie et réseaux).
L'ideal serait de faire admettre à votre adversaire une "expertise amiable" par cet expert qui arbitrerait entre vous.
Sinon, vous pouvez faire faire cette expertise à vos frais en
l'invitant (par LRAR, mais attention ne le
convoquez pas) à y assister de façon à avoir des explications et pouvoir donner ses arguments.
Comme cet expert est habitué aux procédures judiciaires, il sera impartial et saura expliquer à votre adversaire le problème technique ainsi que ses responsabilités et les risques encourus.
Si cette personne s'entête, il faudra malheureusement aller plus loin et prendre un avocat. L'expertise lui sera très utile, et de toutes façons en général ils en demandent une pour savoir si votre cause est défendable...
Une lettre d'un avocat suffit parfois à ramener les fautifs à la raison...
Si cela ne fonctionne pas, il faudra aller en justice, et évidemment demander des dommages et intérêts, mais ce sera long, lourd et vous aurez des sommes importantes à avancer.
Sachez que si vous suivez ce processus, toute mauvaise volonté, refus de participer, non retrait de LRAR se retournera contre votre adversaire en cas de procédure.
En ce qui vous concerne, il faut garder le "beau rôle" : volonté de conciliation, transparence, information écrite (LRAR, mais en restant aimable!) à chaque étape, respect du contradictoire (toujours l'inviter à participer, à s'exprimer).
Voilà les conseils que je peux vous apporter...
Cordialement