Compteurs Linky,petite question.

Interrupteurs, va et vient, disjoncteurs et divers petits appareils…
Candela
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Re: Compteurs Linky,petite question.

Message par Candela »

Re,
Sm18 a écrit : Pour le Linky la bonne excuse a été que les abonnés pourront consulter leur compteur, mais au fait au jour d'aujourd'hui, qui consulte son compteur régulièrement? Personne!
Bien d'accord avec l'idée que le but premier, c'est le télérelevé, le téléréglage, un meilleur respect des contrats etc.
La téléinfo existe effectivement déjà.
Et franchement, autant j'admets la nécessité de Linky (tant le relevé manuel pose de problèmes à notre époque), autant cet "habillage écologique" me laisse le sentiment qu'on nous prend pour des billes...

Cordialement
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VieuxChnock
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Re: Compteurs Linky,petite question.

Message par VieuxChnock »

Bonjour à tous,
Je me posais la question : ''mais que mesure donc ce Linky ?''. J'ai ma réponse, merci Candela.

Donc ce machin comptabilise bien des kWh, et non pas des kVAh comme je le craignais.
Et il disjoncte en fonction des kVA. Vous l'avez peut-être remarqué en lisant vos factures, depuis 2012 les abonnements ont changé subrepticement d'unité : ce ne sont plus des kW mais kVA, c'est assez logique : la mesure de courant des anciennes installations est séparée (disjoncteur).

J'ai surfé pendant deux heures avant de trouver cette réponse... Je suis impressionné, je me demande comment fait Candela pour être dans ''le secret des Dieux''.

Donc, je m'inscris... et j'en rajoute une couche.

Mon installation est en 15kVA triphasé.
Je ne suis pas trop inquiet pour la fonction comptage. Par contre, la fonction disjonction m'interpelle :
-- Linky disjoncte-t-il bien sur la somme des trois puissances ? (phases A+B+C)
-- Y a-t-il des conditions d'équilibrage pile-de-poilesques ?
Si quelqu'un peut répondre, je jure de lui brûler un cierge.

Une remarque en passant : l'expérience m'a montré que la mesure d'une puissance active en numérique n'est pas évidente.
Avec un oscilloscope moderne on mesure U et I avec au moins 500 points par période, on fait les produits point par point, et on intègre sur un nombre entier de périodes.
Si Linky fait ça, j'espère que son µcontrôleur a des CA/N 16 bits pour limiter les erreurs de cumul...
Bon, c'est faisable, mais pas très simple. Ne pas oublier d'affûter correctement les filtres anti-repliements...

Tout cela doit gentiment chauffer, surtout avec la fonction CPL qui sert généralement à griller les steaks.
Je me demande bien qui paye la conso du Linky...

Cordialement
Candela
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Re: Compteurs Linky,petite question.

Message par Candela »

Bonjour, et bienvenue sur ce Forum.
VieuxChnock a écrit : Je me posais la question : ''mais que mesure donc ce Linky ?''. J'ai ma réponse, merci Candela.

Donc ce machin comptabilise bien des kWh, et non pas des kVAh comme je le craignais.
Et il disjoncte en fonction des kVA. Vous l'avez peut-être remarqué en lisant vos factures, depuis 2012 les abonnements ont changé subrepticement d'unité : ce ne sont plus des kW mais kVA, c'est assez logique : la mesure de courant des anciennes installations est séparée (disjoncteur).

J'ai surfé pendant deux heures avant de trouver cette réponse... Je suis impressionné, je me demande comment fait Candela pour être dans ''le secret des Dieux''.
J'aimerais bien être "dans le secret des Dieux"... Mais non, je recherche mes infos en lisant le plus de documents possibles, de préférence officiels. Et justement, un peu grâce à vous, je viens d'accéder à la Notice sur les sorties Téléinformation, qui se révèle riche en ...informations :-D *voir mise à jour à la fin de ce post
Et là, grosse surprise: Si le compteur mesure bien des VA, le contrôle de dépassement de puissance se fait...en A, comme au bon vieux temps, et la formule est encore plus surprenante:
En mono Iref =Sref/200 (P15)
En tri Iref= Sref/200/3 (P16)
La, RIEN ne change par rapport au réglage du disjoncteur, mais on ne sait pas quelle est la durée d'intégration. La Com officielle assure que là aussi rien ne change....
MAIS on constate aussi (P20) qu'il y a une "Puissance de coupure" exprimée en kVA.
Il ne s'agit que de téléinfo, ce qui ne nous renseigne pas sur l'usage qui est fait de ces paramètres.
VieuxChnock a écrit :

Mon installation est en 15kVA triphasé.
Je ne suis pas trop inquiet pour la fonction comptage. Par contre, la fonction disjonction m'interpelle :
-- Linky disjoncte-t-il bien sur la somme des trois puissances ? (phases A+B+C)
-- Y a-t-il des conditions d'équilibrage pile-de-poilesques ?
Si quelqu'un peut répondre, je jure de lui brûler un cierge.
De ce qui précède, je déduis que le compteur mesure bien la puissance en VA des trois phases cumulées, mais qu'il existe deux méthodes disponibles en interne:
-contrôle le dépassement phase par phase, avec une marge de tolérance aussi élevée que par le présent : vous avez droit à 25 A/phase, ce qui mène bien au-delà des 15 kVA dans la plupart des cas. S délivré dépend de la tension.
-coupure sur dépassement de puissance souscrite, avec probablement (avis personnel) une intégration sur 10 mn (ce serait logique puisque déjà pratiqué sur les autres contrats. S délivré ne dépend pas de la tension.
VieuxChnock a écrit : Une remarque en passant : l'expérience m'a montré que la mesure d'une puissance active en numérique n'est pas évidente.
Avec un oscilloscope moderne on mesure U et I avec au moins 500 points par période, on fait les produits point par point, et on intègre sur un nombre entier de périodes.
Si Linky fait ça, j'espère que son µcontrôleur a des CA/N 16 bits pour limiter les erreurs de cumul...
Bon, c'est faisable, mais pas très simple. Ne pas oublier d'affûter correctement les filtres anti-repliements...
Je n'ai pas d'éléments pour vous répondre...
VieuxChnock a écrit : Tout cela doit gentiment chauffer, surtout avec la fonction CPL qui sert généralement à griller les steaks.
Je me demande bien qui paye la conso du Linky...
Question ouverte...
Si j'ai bien compris, le CPL "Linky G3" utilise des fréquences bien inférieures à nos CPL domestiques????
[/quote]

Commentaires personnels (et je ne fais pas comme une célèbre revue de consommateurs qui prend ses "élucubrations" pour des réalités futures):
Je suis surpris de voir coexister dans ce compteur deux logiques bien différentes. La première est purement et simplement une recopie de l'existant, en zappant probablement les "petits défauts" des disjoncteurs, lesquels sont d'abord conçus pour protéger des câbles, ensuite assurer le respect du contrat (pour le DB) ou la protection de machines (usage industriel en général).
La deuxième est totalement nouvelle et correspond à ce qui a toujours été annoncé: intensité de mesure/coupure en kVA, meilleure précision, surcharges brèves toujours possibles (encore heureux :-D ), mais selon une loi non précisée.
Je pense que la loi n° 1 correspond aux "données historiques", avec l'idée de ne pas faire de vagues et de dérouter le moins possible les utilisateurs.NB: cette loi existait-elle lors de la période probatoire?
La loi n°2 "standard" me semble représenter l'objectif à atteindre; la question est de savoir quand on passera à cette loi et dans quelles conditions. Y passer sans contrepartie poserait, au moins, le problème de l'équité par rapport aux abonnés munis d'un ancien compteur.
Donc: soit on attend que tout le monde soit équipé : peu probable, c'est "à la saint Glinglin"
soit, sans oublier que les offres seront aux mains des fournisseurs, le basculement est volontaire et accompagne un changement tarifaire permis justement par Linky. J'ai entendu parler d'un tarif "week-end"... Les réfractaires pourront (peut-être) bénéficier "ad vitam éternam" des tarifs historiques et de la version qui va avec.

Cordialement

PS a ceux qui trouvent "scandaleux" que ces compteurs soient moins tolérants que les anciens disjoncteurs (et ce n'est donc pas d'actualité immédiate), je livre cet exemple trouvé sur la Toile:
Un restaurateur a l'habitude, depuis des années, d'offrir un café, à titre commercial, à la fin de chaque repas. Et IL NE LE SPECIFIE PAS SUR SA CARTE. Est-il anormal qu'un jour il décide de faire payer ce café au tarif indiqué?
Enfin il y a bel et bien comme je l'ai déjà souligné une inégalité flagrante entre les clients "de bout de ligne" à la tension basse et fluctuante et les autres. Est-il anormal de vouloir y remédier maintenant que la technique le permet?

Edit 09/2019:
Le lien d'origine ne fonctionne plus car ErDF est devenu Enedis et l'intitulé a changé.
Enedis a publié la 3è mise à jour, voir ICI
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Re: Compteurs Linky,petite question.

Message par VieuxChnock »

Bonjour à tous,

Effectivement, l'analyse de la TIC (voir le lien donné par Candela) donne une idée des grandeurs électriques gérées par Linky.
On y voit que les valeurs de puissance active et réactive existent, sans savoir si elles sont signées (P active : donnée ou reçue, P réactive : inductive ou capacitive).
Il n'y a pas de détail sur le calcul. Linky peut faire des intégrations de valeurs U et I instantanées, mais peut-il faire l'intégration des produits U*I avec une finesse acceptable ?.
Je rappelle que le compteur mécanique (magnifique d'un point de vue théorique) effectue ceci avec une résolution infinie.

Mais on voit surtout que la puissance apparente est très très très largement utilisée et exploitée.
Là, on a des informations sur leur mode de calcul :
Les valeurs Ueff et Ieff sont des sommes quadratiques de valeurs instantanées (échantillonnage non défini) effectuées chaque seconde.
(il aurait été plus intelligent de se synchroniser sur le 50Hz, mais c'est peut-être le cas...)
Les puissances apparentes sont simplement des produits Ueff*Ieff rafraîchis chaque seconde.
Le boulot semble fait correctement, Linky émet dans la trame TIC les VA "soutirés" et les VA "injectés" pour chaque phase.

>>> Conclusion : il me semble quasi certain qu'EDF nous facturera une énergie apparente en kVAh au lieu d'une puissance active en kWh.

Comme chacun sait (?) la puissance apparente est TOUJOURs plus grande que la puissance active.
Et comme cette puissance apparente est plus facile à mesurer (en numérique) et qu'elle est plus rentable, aucune illusion à se faire.

Payer des kVAh à la place des kWh est, sur le plan financier, relativement anecdotique et on devrait pouvoir s'y faire sans trop d'amertume.
Mais, sur le principe, ceci est bel et bien un changement de contrat, et essayer de passer discrètement cette entourloupe est un pur scandale.

Sur le Net, on voit bien quelques réactions/protestations, mais on voit aussi de nombreux imbéciles qui osent écrire 1kVA=1kW.
C'est ça le problème, dans la populace il n'y a pas 1 personne sur 1000 qui fait la différence.

Les jeux sont faits, on peut relâcher les sphincters, on va se faire enculer, avec du sable.
Mon grand âge m'en a donné une certaine habitude, c'est ça la vie.

Cordialement,
Bonnes fêtes de fin d'année.
Candela
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Re: Compteurs Linky,petite question.

Message par Candela »

Bonjour,
Merci pour cet éclairage sur les méthodes de calcul utilisées.
Comme je l'ai déjà indiqué, je suis certain que la finalité est de surveiller le contrat en puissance apparente.
-c'est plus logique, plus juste et plus précis puisque l'on s'affranchit des variations de tension
-c'est déjà ce qui se pratique en tarif jaune, depuis qu'il existe
-cela permet de refléter, de la façon la plus juste possible, les coûts de transport et distribution de l'énergie

Mais je ne suis pas d'accord avec votre conclusion:
VieuxChnock a écrit :
>>> Conclusion : il me semble quasi certain qu'EDF nous facturera une énergie apparente en kVAh au lieu d'une puissance active en kWh.

Comme chacun sait (?) la puissance apparente est TOUJOURs plus grande que la puissance active.
Et comme cette puissance apparente est plus facile à mesurer (en numérique) et qu'elle est plus rentable, aucune illusion à se faire.

Payer des kVAh à la place des kWh est, sur le plan financier, relativement anecdotique et on devrait pouvoir s'y faire sans trop d'amertume.
Mais, sur le principe, ceci est bel et bien un changement de contrat, et essayer de passer discrètement cette entourloupe est un pur scandale.
Facturer une énergie en kVA n'a aucune justification, et c'est contraire à ce qui se pratique partout, et chez nous aux tarifs bleu, vert et jaune depuis la nuit des temps. Dans tous les cas, ce sont les kWh qui sont facturés.

La politique est donc et restera de "pénaliser" les abonnés perturbant le réseau par un [z_cosphi] trop bas (= en dessous de la norme =0,928 en HT et 0,955 en BT) les moyens sont adaptés selon les tarifs:
-tarif vert les kVArh excédentaires sont directement facturés, mais seulement en période d'hiver (P+HP), c'est à dire lorsque le réseau est très chargé et que le transport d'énergie réactive est réellement pénalisant.
-tarif jaune la prime fixe est en kVA, d'où pénalisation automatique des gros consommateurs de réactif et "prime" à ceux qui s'approchent de 1
-on voit bien que c'est le même système qui arrive au tarif bleu, sachant que pour les particuliers ce n'est pas une préoccupation majeure: un [z_cosphi] de 0,9, déjà bien bas dans ce contexte, n'augmente la puissance apparente que de 11% par rapport à la valeur 1.
Si la méthode est différente en "vert" et "jaune", c'est uniquement parce que le coût des appareils de comptage réactif serait disproportionné par rapport à l'importance des installations.
VieuxChnock a écrit : Et comme cette puissance apparente est plus facile à mesurer (en numérique) et qu'elle est plus rentable, aucune illusion à se faire.
Ce raisonnement est très loin de la réalité*. Edf ne cherche nullement à "faire du fric" avec le réactif, mais tout simplement (ce serait trop long et trop technique à expliquer)
- à obtenir une bonne qualité de service et à gérer au mieux le "plan de tension", c'est à dire à obtenir, à chaque niveau, une tension correcte et la plus constante possible. Or l'équilibre Production/consommation de réactif est LA composante principale du maintien de la tension.
-à répercuter le plus finement possible les coûts de distribution. Or la puissance apparente est très représentative de ces coûts

Les objectifs sont différents selon le niveau de tension:
-en HTA du fait de la présence de câbles ErDF dispose d'une source abondante de KVAr, d'où le choix d'une tangente moyenne de 0,4 ( [z_cosphi] 0,928). Le réglage de tension est fait au moyen de batteries de condensateurs et des régleurs en charge.
-en BT l'effet "câbles" est moins important et il n'y a ni réglage continu en charge, ni condensateurs (BT) dans les postes. Le maintien de la tension est (pour les 2/3 environ) lié au [z_cosphi] : plus il est proche de 1, mieux cela vaut et cela permet de moins surdimensionner les organes. La prime fixe en kVA est là pour INCITER les abonnés consommateurs de réactif (tertiaire, artisans, petite industrie) à compenser, et pour répercuter les coûts liés aux mesures compensatoires.
Cela fait partie de la mission de "service public".

Pour résumer l'évolution du tarif bleu avec Linky:
Situation actuelle: facturation des kWh et limite en Ampères alors que le Contrat est en kVA. La précision est mauvaise en raison de la non prise en compte du facteurs tension et des caractéristiques propres du disjoncteur.
Situation future (quelle échéance?) Facturation des kWh, limite et Contrat en kVA .

Cordialement
*dans ma carrière, j'ai été constamment en contact avec divers services d'EDF à qui je fournissais des matériels électriques très divers, et j'ai aussi très souvent assisté des clients dans leurs relations avec EDF. J'ai donc souvent vécu cette "méfiance mutuelle"...et contribué à "mettre de l'huile".
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Re: Compteurs Linky,petite question.

Message par VieuxChnock »

Bonjour,
J'ai relu mon dernier texte et je me suis trouvé vulgaire. Je présente mes excuses à tous ceux qui en ont été perturbés.
Candela a dit :
Dans tous les cas, ce sont les kWh qui sont facturés.
Voilà une parole d'or, prions pour sa véracité afin d'éviter à son auteur un traitement à base de goudron et de plumes.
Par manque d'infos complémentaires, j'arrête là ce dilemme kWh versus kVAh.

Je tique un peu de lire qu'EDF est 'exemplaire'. Pendant plus de 30 ans EDF a quantifié ses abonnement 3-6-9 etc en kW alors que ce sont, depuis toujours des kVA. Pas très glorieux quand-même, non ?. Mais je rejoins volontiers Candela pour admettre qu'il y a de bons éléments chez EDF. Exemple : mon ancien compteur avait une difficulté mécanique l'hiver lors de la commutation tarif jour-nuit. Il a fallu pifométrer 3 années, le compromis a été honnête.

Un des problèmes d'EDF est qu'il s'adresse à une clientèle dont les compétences techniques sont faibles. J'imagine que les installateurs doivent hésiter à employer le terme "kiloVoltAmpèreHeure" pour ne pas passer pour des extraterrestres.

Une dernière chose. Il est quand même assez pénible que des professions s'arrogent le droit de s'inventer des unités de grandeurs physiques. Les électriciens dimensionnent les énergies en kWh, c'est une horreur !. L'unité d'énergie est le Joule (c'est à dire le Wattseconde). Il est plus court de dire MegaJoule que kiloWattHeure...

Ceci dit, bonjour chez vous et embrassez vos femmes pour moi.
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Re: Compteurs Linky,petite question.

Message par Candela »

Bonjour,
VieuxChnock a écrit :
Candela a dit :
Dans tous les cas, ce sont les kWh qui sont facturés.
Voilà une parole d'or, prions pour sa véracité afin d'éviter à son auteur un traitement à base de goudron et de plumes.
Par manque d'infos complémentaires, j'arrête là ce dilemme kWh versus kVAh.
Je persiste et je signe....et cela ne m'empêchera pas de dormir :-D
VieuxChnock a écrit : Je tique un peu de lire qu'EDF est 'exemplaire'. Pendant plus de 30 ans EDF a quantifié ses abonnement 3-6-9 etc en kW alors que ce sont, depuis toujours des kVA. Pas très glorieux quand-même, non ?.

Un des problèmes d'EDF est qu'il s'adresse à une clientèle dont les compétences techniques sont faibles. J'imagine que les installateurs doivent hésiter à employer le terme "kiloVoltAmpèreHeure" pour ne pas passer pour des extraterrestres.
Pendant longtemps, les abonnés domestiques ont eu un [z_cosphi] excellent, en moyenne 0,98, et ce n'était pas très gênant de faire la relation kVA=kW. C'est la stricte réalité lorsque l'on alimente des lampes à incandescence et des convecteurs, les appareils ménagers "intermittents" n'y changeaient pas grand chose, les réfrigérateurs sont presque compensés par leur condensateurs etc.
Je pense que ce qui a motivé le changement de dénomination des contrats tient à plusieurs raisons:
-effectivement la limite est en ampères
-en fonction de la tension la puissance disponible varie
-les artisans, eux, voyaient bien la différence. Un menuisier alimenté en tri et possédant deux ou trois machines peut avoir un [z_cosphi] assez bas
-et le [z_cosphi] domestique a tendance à baisser si l'on adopte les LBC, les LED, de multiples "adaptateurs" bas de gamme -non PFC- pour les petits appareils électroniques
-sur le fond, tout appareil électrique est caractérisé par sa "puissance de dimensionnement" qui est la puissance absorbée en régime nominal, ce qui détermine notamment les échauffements. Elle s'exprime toujours en VA, même si pour le public on affiche souvent des ampères.
Pour les pros, je cite un exemple: un transfo 1000 kVA est calculé pour absorber cette puissance à son régime nominal. Il ne délivrera jamais 1000 kW permanents, même à [z_cosphi] 1.
Donc la puissance délivrée en kVA reflète bien ce "dimensionnement", qui est valable sur toute la chaîne: lignes, transfos, disjoncteurs, centrales...

Peut-on dire qu'EDF a été "mallhonnête" en libellant ses contrats en kW lorsqu'on constate qu'un abonné "limite" (9kVA, 207V, [z_cosphi] 0,85) arrive toujours à "tirer" 8,95 kw de son installation ? (avec un DB et sans Linky 8-) ). Et un abonné "moyen" beaucoup plus, dans les 11,5 kW....
VieuxChnock a écrit : Une dernière chose. Il est quand même assez pénible que des professions s'arrogent le droit de s'inventer des unités de grandeurs physiques. Les électriciens dimensionnent les énergies en kWh, c'est une horreur !. L'unité d'énergie est le Joule (c'est à dire le Wattseconde). Il est plus court de dire MegaJoule que kiloWattHeure...
"S'arrogent le droit"? Mais le wattheure est une unité certes hors système (S.I.), mais tout à fait légale en France. Comme le mille, le tour, le degré d'angle, l'heure, l'ampère-heure...
Quand au voltampère, il est reconnu comme "nom spécial d'unité S.I.". Comme le var (sic) ou le bar...

Cordialement
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Message par VieuxChnock »

ReBonjour à tous.

Je n'ai pas donné les raisons de ma question initiale "que comptabilise Linky, kWh ou kVAh ?".
C'est pour vérifier l'honnêteté technique et commerciale d'EDF, et, dans une certaine mesure, sa compétence.

Donc, si un jour EDF décide de facturer les kVAh, il suffit qu'il le dise clairement, c'est tout.
De plus, je ne considère pas qu'EDF soit un ramassis de truands.
Au contraire, j'estime souhaitable que les factures gonflent de manière significative afin de provisionner pour les 50 ans à venir les sommes nécessaires au démantèlement des centrales nucléaires.
A priori, plusieurs fois le budget de l'Etat. Une paille !.

On pourrait disserter assez longtemps sur tout ça, personnellement je n'en vois pas l'intérêt, et j'arrête là ma quête dont le résultat est un peu mitigé.


Une dernière chose, malheureusement désagréable, et cela me chagrine.
Je suis électronicien. Je connais moyennement le monde des électriciens (je me suis farci l'habilitation électrique BT...).
Je constate que les électriciens restent accrochés à des considérations dignes du début de 20° siècle, mais les choses ont évolué.
Je parle de la notion de déphasage, souvent quantifié par son cosphi.
Par pitié, prenez conscience que de nos jours ce cosphi est insuffisant, anachronique et qu'il ne marche plus.
Je suis tombé de ma chaise quand j'ai lu (sur un autre site) la connerie suivante : "Dans l'informatique, le cosphi est voisin de 0,6".
C'est calamiteux, catastrophique, et bien entendu totalement faux.

Je vais essayer de faire court.
Il est impératif d'abandonner la simple composition vectorielle
cosphi = P.active / P.apparente ( cos = côté adjacent / hypoténuse )
Cette formule n'est valide QUE pour la fréquence fondamentale (~50Hz).
Mais les appareils modernes (télé, ordinateurs...) sont plus complexes car leur alimentation interne ne comportent plus le simple transfo de 5kg associé à d'énormes capas chimiques.
Désormais on exploite les techniques de découpage direct du secteur.
Concrètement, un switch actif (MOSFet ou autre) se ferme et s'ouvre à fréquence rapide, le rapport cyclique est asservi par la tension de sortie après lissage.
Bien sûr, pour ne pas trop polluer le secteur, un filtre se charge de "boucher les trous, raser les pics" de la dite fréquence.
Ces techniques sont aussi utilisées dans le culot de certaines ampoules électriques, quelquefois mal filtrées faute de place...

En clair, et ceci est nouveau et très important : ces équipements grand public consomment une puissance DC constante.
J'insiste : à chaque instant, l'équipement prélève la même puissance, car il gère dynamiquement son impédance.
Bien sûr, au passage à 0 de la sinus, pas de tension donc pas de courant. (par nature, l'équipement n'a pas de déphasage).
Mais, au début et à la fin de chaque demi-période, très gros courant (petit U * grand I). Le courant est minimum sur la crête de la demi-période.
On peut presque dire que le courant est le miroir de la tension, quand U est faible-fort-faible, I est fort-faible-fort pour maîtriser l'invariance de la puissance.

Pour mieux comprendre la nature des principes en jeu, il faut quelques notions d'analyse fréquentielle (décomposition de Fourrier...etc).
Dans un premier temps, il faut savoir qu'un signal périodique est la somme de sa fréquence fondamentale et de ses harmoniques, chaque composante ayant son propre coefficient.
Dans notre cas, la consommation est pas ou peu déphasée, elle a les mêmes symétries que la sinus de base, il n'y a donc pas d'harmoniques paires, mais que des impaires.

En résumé, oui, Linky va très naturellement mesurer plus de VA que de W, mais, pour un particulier, ce n'est quasiment pas dû à un quelconque déphasage.
L'explication est simple : les équipements modernes consomment du 50Hz, mais aussi du 150Hz, 250Hz, 350Hz etc.

Pour EDF, cela induit des distorsions de la sinusoïde 50 Hz, très difficiles à compenser.

Cordialement
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Re: Compteurs Linky,petite question.

Message par Candela »

Bonjour,
Votre dernier post pose plusieurs questions, et, pour être franc, me semble sortir sur certains points de l'objet de ce forum (voir page d'accueil) pour aborder des sujets qui relèvent du domaine politique.
VieuxChnock a écrit :
Je n'ai pas donné les raisons de ma question initiale "que comptabilise Linky, kWh ou kVAh ?".
C'est pour vérifier l'honnêteté technique et commerciale d'EDF, et, dans une certaine mesure, sa compétence.

Donc, si un jour EDF décide de facturer les kVAh, il suffit qu'il le dise clairement, c'est tout.
De plus, je ne considère pas qu'EDF soit un ramassis de truands.
Au contraire, j'estime souhaitable que les factures gonflent de manière significative afin de provisionner pour les 50 ans à venir les sommes nécessaires au démantèlement des centrales nucléaires.
A priori, plusieurs fois le budget de l'Etat. Une paille !.
"Donc, si un jour EDF décide de facturer les kVAh, il suffit qu'il le dise clairement, c'est tout."
Vous semblez ignorer totalement les profonds bouleversements du marché de l'énergie survenus depuis une quinzaine d'années, suite aux décisions de l'UE relayées du point de vue réglementaire par le Gouvernement.
La libéralisation des marchés a nécessité la transformation de "l'opérateur historique" qui, sous diverses formes, appartenait à l'Etat afin de permettre:
-la libéralisation de la partie commerciale comprenant la production et la vente de l'énergie=>apparition de fournisseurs concurrents
-la constitution d'un service public gestionnaire du réseau et responsable de l'acheminement et de la distribution: ErDF
-la scission de la partie "Gaz" qui adopte un schéma similaire
La régulation du marché est assuré par un organisme indépendant: La commission de régulation de l'Energie. C'est cette dernière qui décide de la structure des tarifs sur laquelle les fournisseurs n'ont aucun pouvoir.
Concrètement:
Le fournisseur vend de l'énergie, donc des kWh, plus les taxes afférentes. il fixe librement ses tarifs en dehors du "tarif réglementé" qui est fixé par la CRE et est sans doute appelé à disparaître. Quand je dis "librement", c'est sur un marché concurrentiel...
Le fournisseur répercute le prix de l'abonnement qui est réglementé et le restera. Il est fixé par la CRE et rémunère les services assurés par ErDF plus, là encore, des taxes et contributions.
Il en résulte :
-qu'EDF "fournisseur" n'a pas le pouvoir de modifier cette structure, et donc de facturer des kVA
-qu'ErDF "gestionnaire du réseau" est rémunéré par la prime fixe, identique quel que soit le fournisseur et fixée par la CRE
-que les coûts liés au démantèlement des centrales sont assurés par leur propriétaire (EDF, ENGIE...). il sont inclus dans les prix de fourniture (et sont censés avoir été provisionnés depuis l'origine, ce qui n'est pas formellement établi d'après un rapport de la Cour des comptes). En l'état, les tarifs d'électricité ne peuvent pas être augmentés pour ce motif, et si l'Etat décidait par exemple de créer une nouvelle taxe pour ce motif, il n'est pas certain du tout que l'UE le le sanctionnerait pas.

Voir la page Marché de l'électricité sur le site de la CRE
Je précise qu'ErDF est une entité indépendante au sein d'EDF dont les agents n'ont aucun privilège particulier par rapport à ceux des fournisseurs concurrents (je peux témoigner à la fois en tant que fournisseur d'ErDF et de clients abonnés du très important changement survenu au début des années 2000). il y a désormais des "cloisons étanches" entre services (schémas identique chez Engie, mais aussi à la SNCF, chez Orange pour le réseau fixe).
VieuxChnock a écrit : Je constate que les électriciens restent accrochés à des considérations dignes du début de 20° siècle, mais les choses ont évolué.
Je parle de la notion de déphasage, souvent quantifié par son cosphi.
Par pitié, prenez conscience que de nos jours ce cosphi est insuffisant, anachronique et qu'il ne marche plus.
Je suis tombé de ma chaise quand j'ai lu (sur un autre site) la connerie suivante : "Dans l'informatique, le cosphi est voisin de 0,6".
C'est calamiteux, catastrophique, et bien entendu totalement faux.
C'est gentil de penser à notre culture, mais figurez-vous, nous étions au courant... voir dans la partie schémathèque et téléchargements cet article écrit en 2009.
et si dans mon dernier post je n'ai parlé que de [z_cosphi] , c'est pour ne pas embrouiller les esprits sur un sujet que, de toutes façons, les abonnés domestiques disposant d'un LINKY ne maîtriseront pas.
On va dire que le "facteur de puissance" des PC à 0,6 était une réalité, jusqu'en 2001, date à laquelle les autorités (UE pour nous) ont imposé les normes "PFC" à tout appareil de plus de 75 W . Ceux-ci ont donc désormais un bon facteur de puissance, voir .
Le problème se situe donc uniquement sur les petits consommateurs : lampes type LBC, Fluos à ballast électromagnétique, LED, alimentations en tous genres pour téléphones, radio-réveils, jeux etc. Et là, c'est franchement désastreux, couramment 0,5!
Mais:
-à la source, on n'y peut pas grand chose, il faudrait que la législation évolue
- globalement, les solutions existent; elles sont industrielles et inapplicables chez un particulier. J'ai des doutes sur la faisablité chez un artisan, à par lui installer des condensateurs (qui seraient en danger, et ne résoudraient qu'une partie du pb)
-l'effet est quand même limité. ayant la chance d'avoir à ma portée (et au chaud!) un compteur électronique, j'ai eu la curiosité de l'interroger. Résultat, avec un abonnement 6 kVA et une quinzaine de LED et fluos non compensés la puissance "basse" tourne autour de 400W et 420-430 VA (le compteur indique de 10 en 10 unités) ce qui donne un FP de 0,92 à 0,95 environ. Dès qu'un appareil puissant fonctionne, la valeur remonte vers 0,96-0,98.
-un particulier (mais sans doute pas "la ménagère de plus de 50 ans" :-D ) ne peut que veiller à acheter des appareils "vertueux"...quand il le peut, c'est à dire rarement: par ex des fluos munis de ballasts électroniques, à condition d'en trouver qui soient abordables. Mais il faut savoir lire les étiquettes.
VieuxChnock a écrit : En résumé, oui, Linky va très naturellement mesurer plus de VA que de W, mais, pour un particulier, ce n'est quasiment pas dû à un quelconque déphasage.
Je ne suis pas d'accord avec vous: la plupart des appareils que j'ai cités sont selfiques puisqu'ils comportent toujours un transfo d'entrée. Après, cela dépend de la présence de condensateurs de filtrage....

Cordialement
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